Après plusieurs semaines d’interpellation des habitant·es au sujet du plan de circulation, le maire proposait, en conseil municipal fin septembre, l’organisation d’un référendum, afin de permettre aux rochois·es de donner leur avis sur ce dernier. Un vote qui serait obligatoirement non binaire et dont les contours seraient travaillés en commission municipale.

Par courrier adressé au Maire, notre groupe a refusé de participer à la mise en place de cette décision non concertée et fruit d’une démocratie « à l’envers » dans laquelle les citoyen·nes sont associé·es aux décisions non pour apporter un regard éclairé et pertinent mais simplement pour légitimer ou rejeter une décision déjà prise en amont.

Après un mois de silence, nous apprenons par voie de presse que le vote se déroulera dans 2 semaines et demi, du 14 au 16 novembre. Ce vote se révèle tout ce qu’il y a de plus binaire malgré la déclaration du maire, puisque sous une formulation travaillée, elle se résume très simplement à un choix entre l’arrêt ou la poursuite de l’expérimentation du plan de circulation.

Plusieurs éléments nous interpellent dans la méthodologie et dans la proposition qui est faite aux rochois·es.

Aucune information quant aux enjeux du vote

Nous dressons tout d’abord le constat d’un défaut majeur d’information quant aux enjeux du changement de sens de circulation et de ce fait un manque d’information et de décryptage des enjeux de ce référendum.

A aucun moment, la majorité n’a sensibilisé, au-delà de la conservation des places de parking, sur un nécessaire partage de la voirie et sur les concessions à faire par les un·es et les autres. Elle n’a donné aucune garantie aux piétons et cyclistes, quant à la sécurité de leurs déplacements, qui conditionne grandement l’utilisation d’alternatives à la voiture. A aucun moment, elle n’a cherché par la consultation ou la concertation à faire émerger une forme d’intérêt général, nous laissant chacun et chacune dans nos frustrations et complications du quotidien (allongement des temps de trajets, défaut de sécurisation des accès piétons, mise en danger des cyclistes etc…)

Un dédouanement du Maire et de son équipe

C’est dans cet état d’esprit que les citoyen·nes se verront contraint·es de choisir entre un retour en arrière ou un « renforcement des aménagements piétons, cyclables et automobiles et préservation du stationnement ». Formulation « fourre-tout » et on ne peut plus tendancieuse qui sous-entend que celles et ceux qui voteraient pour un retour en arrière seraient de facto contre une évolution de la mobilité à La Roche.

Le choix à faire ne dit absolument rien de l’évolution concrète de la mobilité rochoise dans un avenir proche et laisse fortement présager d’une instrumentalisation du vote des habitant·es. Ils devront porter la responsabilité du résultat puisqu’il sera suivi par la mairie quelque soit le taux de participation. Les rochois·es seront à l’issue de ce référendum forcément pour ou contre l’évolution de la mobilité à La Roche, sans aucune forme de nuance.

Cependant, voter pour un retour au plan de circulation initial ne signifie pas être contre une évolution de la mobilité dans notre ville. Le maire et son équipe ne donnent aucun engagement, en cas d’abandon, sur une poursuite de la réflexion au sujet de la mobilité.

A l’inverse, un vote pour la poursuite de l’expérimentation permettra à la majorité de légitimer les aménagements effectués tout en continuant de s’affranchir de tout forme de réflexion concertée. Voter pour la poursuite ne serait-elle pas une forme de caution quant à la façon de procéder de la majorité et qui de surcroît viendrait gommer toute forme de contestation future ?

Des revendications prises en otage et une instrumentalisation du vote

En définitive, La Roche Autrement déplore un référendum qui par de nombreux aspects, dessert la démocratie participative et risque de renforcer la défiance des citoyen·nes envers les institutions. Une fois de plus, la population se retrouve otage d’un processus qui ne cherche en rien à leur donner la parole mais simplement à asseoir un pouvoir et faire taire les contestations.

Mi-novembre, vous aurez le choix d’aller voter, ou pas, vous aurez le choix de voter pour, contre, ou de voter blanc. 

Au-delà d’une décision qui vous appartient, nous resterons vigilant·es à ce que votre vote ne soit pas instrumentalisé  et continuerons à  dénoncer les méthodes qui tendent davantage à diviser plutôt que  rassembler.  La Roche Autrement garde intacte cette volonté d’être porteur·ses de processus de décisions qui facilitent les échanges et les possibilités d’implication des habitant·es en amont des décisions car nous restons convaincu·es que ce dialogue est nécessaire aux évolutions de notre ville.

1 commentaire pour “ON VOTE POUR QUOI EXACTEMENT ?”

  1. Je suis pour la mobilité des piétons et des vélos mais pas au prix de bouchons importants depuis le changement de circulation. Je suis malheureusement obligée, comme de nombreuses personnes, de passer par le centre ville et son seul pont. La solution : faire un 2 em pont on faire une passerelle piétons et vélos le long du pont de chemin de fer.

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