Chaque personne reçoit entre 400’000 et 800’000 messages publicitaires par an (Pêtre, 2007).

Ces injonctions à consommer plus que ce dont nous avons réellement besoin sont omniprésentes dans la société. La publicité représente une pollution sur plusieurs aspects : paysagère, énergétique, environnementale… De nombreuses disciplines scientifiques (psychologie,  neurobiologie, sociologie) et ressources créatives sont utilisées  pour accroître la puissance de son influence. La publicité est un vecteur de normalisation considérable de la pensée et des comportements.

La publicité propage trop souvent des idéologies néfastes : sexisme, ethnocentrisme, culte de l’apparence, du « tout, tout de suite », compétition, matérialisme, conformisme.  Elle n’hésite pas à jouer sur nos pulsions, nos souffrances et nos frustrations pour nous vendre cette recette trompeuse qu’est le bonheur par la seule consommation.

En tant que consommateur·ices, nous payons son coût en achetant des produits vantés par la publicité,  puisque le coût de celle-ci est inclus dans le prix de la vente. Les  annonceurs ont dépensé 29,6 milliards d’euros en 2014 en France, soit  447€ par habitant.(Source IREP – France Pub 2014)

Actuellement le système publicitaire permet surtout la liberté d’expression des grandes entreprises qui ont les moyens d’accéder à ce service.

Limiter la publicité nous semble être donc crucial pour l’intérêt général et la protection du commerce local.

La mise en place d’un règlement local de la publicité (RLP) faisait partie de notre programme et des 20 propositions que nous avions remises à la majorité en mars 2023.

Sans RLP, c’est la réglementation nationale (bien trop permissive) qui s’applique. Jusqu’à fin 2023, c’était la préfecture qui devait la faire respecter.

Depuis le 1er janvier 2024, ce sont maintenant les maires ou les présidents de communautés de communes qui doivent assurer la police de la publicité sur leur territoire.

Suite à notre proposition d’établir un RLP, ni le bureau des maires de la communauté de communes, ni le maire de la Roche-sur Foron ne souhaite s’engager dans sa mise en place.

Du fait du passage de la compétence de l’Etat aux communes et par l’absence de volonté de mutualiser le sujet au niveau de la CCPR, du travail d’instructions de dossier vient s’ajouter pour les agent·es de chaque commune. Ils et elles les instruisent, en appréhendant le règlement national et en l’appliquant.

A savoir que globalement la pose de publicités est soumise uniquement à simple déclaration sauf dans le périmètre Architecte des Bâtiments de France (ABF) qui concerne une bonne partie de notre centre ville. Dans ce périmètre, la pose de publicités est soumise à autorisation.

Un RLP à l’échelle de la communauté de communes permettrait à la fois de réduire les impacts de la publicité, cités plus haut, tout en mutualisant l’instruction des dossiers.

Certes toute démarche engendre forcément un coût de mise en place mais est-ce que les bénéfices de cette réduction publicitaire ne méritent-ils pas à minima d’étudier la question ?

De plus en plus de communes ont engagées des démarches en ce sens (cf Carte des RLP en Haute-Savoie en 2021) Difficile de comprendre le manque de volonté politique sur notre territoire au vu des enjeux.

Exemple du RLP de Bonneville

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